Le Mariage de Figaro
EAN13
9782035865984
ISBN
978-2-03-586598-4
Éditeur
Larousse
Date de publication
Collection
Petits Classiques Larousse
Nombre de pages
288
Dimensions
18 x 12,5 cm
Poids
270 g
Langue
français
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© Éditions Larousse 2006
ISBN : 978-2-03-586647-9

AVANT D'ABORDER L'ŒUVRE

Fiche d'identité de l'auteur

Beaumarchais

Nom : Pierre-Augustin Caron de Beaumarchais.

Naissance : 24 janvier 1732, grande rue Saint-Denis à Paris, sous le nom de Pierre-Augustin Caron.

Famille : un père maître horloger cultivé ; cinq sœurs, férues de musique et de littérature.

Formation : brève scolarité dans une école de campagne, à Alfort, entre 9 et 12 ans. À partir de 13 ans, apprenti horloger auprès de son père.

Début de sa carrière : brillant et ambitieux touche-à-tout : d'abord horloger inventif, musicien des filles du roi, homme d'affaires et de cour, marchand d'armes et agent secret, avant de se tourner vers le théâtre. Déjà célèbre pour ses procès retentissants et son insolente fortune, lors de ses débuts dans la carrière dramatique ; à partir de 1757, fait jouer des parades (courtes farces populaires et délurées) sur la scène privée du château de l'homme d'affaires Lenormant d'Étioles ; débuts publics avec Eugénie (drame, 1767). D'abord sifflée, aussitôt remaniée, succès honorable ; Les Deux Amis ou Le Négociant de Lyon (drame, 1770), représentée à la Comédie-Française, échec.

Premiers succès : abandon du drame, qui ne lui a pas réussi. Triomphe du Barbier de Séville (1775) à la Comédie-Française.

Tournant de sa carrière : Le Mariage de Figaro (1785), comédie, suite du “Barbier”, est jouée à la Comédie-Française après plus de deux ans d'une lutte acharnée pour surmonter les interdictions. Accueil triomphal.

Dernière partie de sa carrière : Tarare (opéra, 1787). Médiocre succès. Fin de la trilogie espagnole avec La Mère coupable, drame joué au théâtre du Marais en 1792.

Mort : le 18 mai 1799, à Paris.

Repères chronologiques

Fiche d'identité de l'œuvre

Le Mariage de Figaro

Genre : théâtre, comédie.

Auteur : Pierre-Augustin Caron de Beaumarchais, XVIIIe siècle.

Objets d'étude : comique et comédie ; le théâtre : texte et représentation ; un mouvement d'histoire littéraire : les Lumières.

Registres : comique, lyrique, polémique, satirique, pathétique.

Structure : cinq actes.

Forme : dialogue en prose.

Principaux personnages : Le Comte Almaviva, La Comtesse, Figaro, Suzanne, Chérubin, Marceline, Bartholo.

Sujet : Suzanne et Figaro vont se marier, mais le Comte, qui convoite Suzanne, et Marceline, désireuse d'épouser Figaro, menacent leur bonheur (acte I). Pour donner le change au Comte, Figaro excite sa jalousie vis-à-vis de la Comtesse (acte II). Marceline gagne son procès contre Figaro, qui doit l'épouser, mais découvre qu'il est son fils (acte III). Pendant le mariage des domestiques, Suzanne donne rendez-vous au Comte. Figaro devient fou de jalousie (acte IV). Le soir, le Comte lutine la Comtesse en croyant avoir affaire à Suzanne. Puis il surprend Figaro avec celle qu'il croit être la Comtesse. Furieux, il veut confondre Figaro, mais c'est finalement lui qui est confondu et s'excuse publiquement. La Comtesse lui pardonne. Suzanne et Figaro sont heureux.

Interprétation/Adaptation : avec Le Mariage de Figaro, le valet picaresque du Barbier de Séville incarne désormais l'aspiration à la justice et à la liberté. Longtemps considérée comme une pièce révolutionnaire, le “Mariage” apparaît aujourd'hui encore comme une brillante revendication du droit au bonheur. Dès 1786, Mozart en fit un opéra bouffe, Les Noces de Figaro.

L'œuvre dans son siècle

Dans son Dictionnaire des idées reçues, Flaubert notait avec ironie : « Figaro (Le Mariage de) Encore une des causes de la Révolution. » Or, si la comédie de Beaumarchais ne saurait être réduite à un acte politique subversif, elle est néanmoins le fruit d'un esprit frondeur et d'une époque avide de liberté.

Les derniers feux d'un régime sclérosé

ÀLAFINDUXVIIIeSIÈCLE, la France de l'Ancien Régime, affaiblie par une grave crise économique et financière, dirigée sans clairvoyance par un roi velléitaire, sclérosée par la résistance opiniâtre d'une caste de privilégiés à toute tentative de réforme, vacille. Conjuguées à l'insatisfaction grandissante d'un peuple accablé par la misère et d'une grande bourgeoisie qui ne supporte plus de voir le mérite personnel dénié par la société d'ordres, les idées nouvelles répandues par les Lumières ouvrent la voie à la Révolution de 1789.

La vie culturelle à l'heure des Lumières

LESPENSEURSDES LUMIÈRES mènent en effet au XVIIIe siècle une réflexion rationnelle et critique sur l'ensemble des savoirs et des institutions politiques et religieuses, qui les amène à fustiger les travers de l'Ancien Régime. Leurs idées se diffusent grâce aux livres savants (dont la fameuse Encyclopédie, publiée à partir de 1751) et aux journaux, qui se multiplient. Elles circulent également dans des lieux de lecture et de discussion toujours plus nombreux – salons mondains, cafés, salles de lecture ou académies de province – où s'exerce et se renouvelle aussi l'art de la conversation et du langage théâtral. Mais la liberté d'expression est limitée et l'État exerce un contrôle vigilant sur l'ensemble des productions intellectuelles et artistiques. Pour déjouer la censure, les écrivains recourent à la fiction (roman, conte, théâtre), où ils stigmatisent par des moyens détournés les inégalités et les injustices de leur temps, mettent en scène de grands débats d'idées ou exposent leurs projets de société nouvelle.

Une vie théâtrale très réglementée

LAVIE THÉÂTRALE est encore régie par le système du privilège. Ainsi, la troupe de la Comédie-Française, installée depuis 1782 dans une nouvelle salle, l'actuel Odéon, est seule habilitée à faire jouer les pièces en cinq actes et les tragédies ; l'Opéra a le monopole des représentations avec musique et danse ; la Comédie-Italienne, l'exclusivité des pièces en italien, des pièces à canevas et de ce genre nouveau qu'est l'opéra-comique. La création dramatique, ainsi organisée et soumise à une censure draconienne, sert la politique de prestige du roi plus qu'elle ne divertit un public pourtant sans cesse grandissant. Elle condamne la Comédie-Française à bannir le mélange des genres et à ne représenter que les grands auteurs classiques – Molière, Corneille, Racine, Lulli – ou de pâles imitateurs contemporains.

Une création vivace

OR LES AMATEURS DE THÉÂTRE, désormais issus des milieux populaires autant que de la bourgeoisie ou de l'aristocratie, veulent qu'on les émeuve et qu'on les amuse en leur montrant le monde qui est le leur. Aussi vont-ils volontiers assister aux spectacles moins gourmés et plus divertissants qui se multiplient en marge des scènes officielles. À Paris notamment, les foires Saint-Germain et Saint-Laurent abritent quelques formations théâtrales qui y jouent des parades (courts divertissements à visée publicitaire représentés à l'extérieur des salles de spectacle) et des pièces de théâtre. Pendant la deuxième moitié du siècle, les théâtres de boulevard relaient les théâtres de la foire et inventent un genre nouveau, le mélodrame, œuvre hybride entre théâtre et opéra. L'engouement pour le théâtre est tel qu'on joue aussi dans les châteaux et les hôtels particuliers, où les aristocrates et les grands bourgeois se plaisent à monter eux-mêmes sur scène et à voir représenter des pièces du répertoire ou des divertissements plus ou moins lestes, telles les parades grivoises que Beaumarchais écrit pour le banquier Lenormant d'Étioles. Ainsi la veine comique se renouvelle-t-elle du côté de la bouffonnerie et de la farce, tandis que la Comédie-Italienne représente des spectacles où se mêlent théâtre, musique et chant et que l'opéra, dont raffole la bonne société, se tourne vers une forme proche de la comédie, celle de l'opéra bouffe.

Comédie larmoyante et drame

LACRÉATION DRAMATIQUE tente aussi de dépasser l'opposition entre comédie et tragédie. La comédie larmoyante s'attache à peindre la vérité des mœurs et à émouvoir par des scènes morales et attendrissantes. Diderot définit quant à lui un genre dramatique nouveau dans les Entretiens qui suivent sa pièce Le Fils naturel (1757) et le Discours sur la poésie dramatique qui accompagne Le Père de famille (1758). À travers le drame, intermédiaire entre la comédie de mœurs et la t...
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