Parce que de nos jours, des enfants meurent encore d'une balle dans la tête tirée par la police belge alors qu'ils tentent de "migrer" vers le Royaume-Uni, Marie Pavlenko tente, avec ses mots, de dire les choses, l'indicible, le quotidien de ces familles qui franchissent les frontières.
Et parce qu'elle sait si bien parler de poésie, de dire son amour pour la montagne et le sauvage, elle nous embarque totalement avec Soraya, cette jeune Syrienne tombée enceinte lors de son périple et Astrid, cette mère brisée. On éprouve la douleur, leur combat respectif, l'espoir, la beauté du Mercantour, la bienveillance de la voisine céramiste, et le courage de Max qui travaille pour une association d'aide aux migrants.
C'est juste et poignant.
Comment penser (panser) la maternité?
Comment se réparer, se reconstruire après tant de souffrances et des institutions en inéquation avec la réalité?
Par la poésie, la chaleur humaine et l'entraide. C'est bien peu finalement, mais c'est déjà ça.

Difficile de faire mieux que "on étaient des loups", et bien c'est pourtant réussi avec ce nouveau roman âpre et rural.
"Madelaine" c'est cette petite fille qui débarque dans un hameau qui va bouleverser la vie de ses habitants.
Dans ce hameau: "les montées", la vie est rude, les habitants vivent au rythme des saisons, asservis par le maitre et "Ambroisie le fils". Le froid, la faim, les hivers glacials laissent place à des corps usés.
Le coup de force de Sandrine Collette, c'est de nous happer par sa narration et de nous surprendre du début à la fin (jolie surprise au milieu du roman) et d'avoir les mots si justes pour dire cette ruralité, ce sauvage; c'est de nous perdre dans ces forets, ces champs, ces villages, de se jouer aussi de la temporalité (à quelle époque sommes nous? au moyen-âge?).
Bref j'ai totalement été embarquée par ce roman, idéal en ce début d'automne !

ça vous dit d'embarquer pour la forêt Amazonienne?
Dans chaque livre de Colin Niel se trouve une part de son vécu (il a été ingénieur agronome dans le parc Amazonien de Guyane), il aime la Guyane, il l'écrit, ses mots vibrent et les détails fourmillent sur sa biodiversité.
Dans ce polar, l'auteur amorce une réflexion sur la parentalité en évoquant le quotidien des familles d'accueil et des mineurs placés.
Mathurine qui travaille pour l'Aide Sociale à L'enfance se retrouve débordée entre son boulot, son fils Wallace et la mort d'une adolescente.
Toujours attirée par cette jungle peuplée d'animaux sortis tout droit du folklore Amérindien, elle s'y engouffre à ses risques et périls...
Les croyance Amérindiennes se mêlent à la réalité du pays, on sent, on voit, on respire: on est dans la jungle !
totale réussite pour ce roman immersif à souhait ! allez-y !

Parce que entre deux romans de la rentrée littéraire, j'ai envie de relire des passages du chant de la rivière paru début 2024!
Parce que ce roman est une pépite d'or que l'on aurait trouvé dans la rivière...
Parce qu'il évoque si puissamment la nature, la montagne, le désir et l'amour...
Parce qu'il sort des sentiers battus, qu'il ose dire l'amour "hors normes" 🙂
Parce qu'il dit la force de la rivière, qu'il lui donne corps ( comme Bérengère Cournut qui lui donnait la parole dans son beau "zizi cabane").
Ce roman est un réel plaisir de lecture, d'une puissance évocatrice telle qu'on le relit et relit!
Ne passez pas à côté de ce roman !!!

On l'attendait le nouveau roman de Marie Vingtras, après son fameux "blizzard"!et on retrouve sa patte et son univers proche du polar Américain. Celui d'une Amérique avec ses petites villes et ses secrets bien enfouis. Ici le comté est dirigé par une jeune femme shérif qui va devoir enquêter sur le meurtre d'une adolescente nommée Léo.
Le roman s'articule en 4 parties, 4 saisons et 4 voix.
- celle de Lauren la Shérif, du professeur de français, d'Emma sa meilleure amie et enfin du père de Léo.
Les langues se délient, l'intime se dévoile et les secrets éclatent.
Un trés trés bon roman noir, toujours aussi bien construit (n'en déplaise au Masque et la plume de France Inter 😛